
Le quotidien Le Monde nous apprend aujourd’hui que les employés d’Amnesty International ont eu la surprise de voir leur bureau de Moscou scellé par la ville, les interdisant ainsi d’y pénétrer sans la présence d’un responsable municipal et de poursuivre leurs activités.¹
Isabelle Mandraud, correspondante à Moscou, insinue qu’il existerait un lien entre la critique formulée par le responsable M. Nikitine à l’endroit des autorités russes dans l’affaire d’Idlar Dadine et la fermeture du bureau de l’ONG.
L’article décrit comment Dadine, détenu dans un camp pénitentiaire, aurait été torturé. Le premier condamné en vertu de l’article 212.1, qui prévoit jusqu’à cinq ans de prison à quiconque participe à une manifestation ou un meeting « violant les règles », décrit dans une lettre à sa femme comment il aurait été battu et maltraité en prison. L’article présente ensuite Dadine comme un homme qui manifestait seul, pacifiquement. L’appui du responsable d’Amnesty International à Moscou serait donc tout-à-fait naturel, allant de soi… Et le gouvernement russe y serait donc allé d’une réponse disproportionnée à l’endroit de l’ONG, sans perdre de temps, le lendemain même de la réclamation de libération par Nikitine.
Ce que l’article de Mandraud omet de dire, et qui semble une information de première importance dans le contexte des relations tendues entre l’OTAN et la Russie, c’est qu’il existe un lien étroit entre cet ONG et George Soros². La semaine passée, dans Clinton, Soros et Wikileaks³, j’expliquais qui est Soros et ses liens avec le pouvoir américain. Tenant compte de ces informations, il semble justifié de penser que Moscou serait en fait en mode gestion d’ingérence de l’extérieure. Déguisé en défenseure des droits de l’Homme, Amnesty International serait-elle en fait en train de jouer le jeu de la propagande occidental, en faisant mal paraître le gouvernement russe, qui lui n’a que faire des agitateurs de Soros, connus pour semer les révolutions colorées?
Quel gouvernement a intérêt à s’en prendre à un militant aussi violemment, avec des techniques dignes de Guantánamo, sans chercher à soutirer de l’information? De plus, la Russie de Poutine, qui recherche à répandre une image positive de nouvelle superpuissance à l’international, aurait-elle intérêt à s’en prendre à un symbole aussi fort qu’Amnesty International sachant que cette ONG a une cote de sympathie élevée de par son mandat?
Rien n’indique pour l’instant qu’il existe un lien direct entre Dadine, Nikitine et la volonté américain de semer la dissidence chez l’ennemi russe, mais il ne faut pas non plus être dupe. Et qui sait ce que les autorités moscovites ont quant à elles comme information?
2 http://www.discoverthenetworks.org/viewSubCategory.asp?id=589
3 https://chialeux.quebec/2016/10/28/clinton-soros-et-wikileaks/
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